La place de la femme, c’est dans la cuisine. Oui, mais pas que !

Article : La place de la femme, c’est dans la cuisine. Oui, mais pas que !
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9 mars 2024

La place de la femme, c’est dans la cuisine. Oui, mais pas que !

Cette journée internationale des droits de la femme, célébrée chaque 8 mars, est l’occasion de réfléchir à l’évolution de la condition féminine à travers le monde. Bien que les manifestations et les festivités puissent parfois sembler superficielles, il est crucial de ne pas perdre de vue les progrès réels qui ont été réalisés.

Journée internationale des femmes 2024 : « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme »

Les femmes ont mené des luttes historiques : pour un meilleur salaire dans les usines, des heures de travail décentes, le droit de vote. Encore aujourd’hui, les femmes continuent à se battre au travers de mouvements contemporains de lutte contre la violence basée sur le genre, dans le but de gagner en droits et en autonomie. Aujourd’hui, il s’agirait de célébrer les réalisations passées et marquer notre engagement à poursuivre le combat, accélérer le rythme, pour un avenir proche où chaque femme pourra vivre librement, sans discrimination ni oppression et accomplir ainsi son plein potentiel.

Le droit de vote

Dans de nombreuses sociétés, telles qu’aux États-Unis, les femmes n’ont accédées que très récemment au droit de vote. C’est en 1920 avec le 19e amendement à la Constitution des États-Unis, après des décennies de lutte, que les femmes ont été intégrées au processus politique. Cependant, les différents mouvements de lutte pour l’égalité des droits ont conduit à l’extension du droit de vote aux femmes dans de nombreux autres pays à travers le monde.

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L’accès à l’éducation

L’éducation, qu’elle soit considérée comme traditionnelle ou importée (coloniale), était limitée pour les femmes dans de nombreuses sociétés. Les femmes étaient restreintes à la cuisine, interdites de poursuivre des études supérieures. Les femmes se limitaient à apprendre comment bien tenir son foyer, s’occuper des futurs enfants et contenter son mari. En Afghanistan, sous l’ancien régime des talibans jusqu’en 2001, les filles étaient carrément exclues de l’éducation, une situation qui semble se réitérer avec la nouvelle venue des talibans au pouvoir. Si cela était avéré, ce serait une tragique régression des droits des femmes dans ce pays.

En ce qui me concerne, j’ai suivi mes études secondaires dans la partie septentrionale du Cameroun, et les doigts de mes deux mains ne suffiraient pas à faire le compte des camarades de classe (filles) qui ont disparu du jour au lendemain parce qu’on leur avait trouvé un mari. Un scénario récurrent dans le grand Nord.

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Toutefois, grâce aux multiples réformes éducatives et campagnes en faveur de l’égalité des sexes (se multiplient de plus en plus), les femmes ont progressivement obtenu un accès équitable à l’éducation dans cette région du pays. De manière générale, bien que des défis subsistent, des progrès majeurs ont été réalisés en faveur de l’accès des filles à l’éducation primaire, secondaire et même supérieure.

Participation à la vie professionnelle

Autrefois les femmes étaient reléguées à des rôles domestiques (la cuisine) et n’avaient pas accès à des opportunités professionnelles au même titre que les hommes. Mais des pays comme la Suède ont su montrer l’exemple. Ce pays est l’un des premiers à mettre en place des politiques progressistes en matière de congé parental, de services de garde d’enfants et de quotas de genre dans les conseils d’administration pour encourager la participation des femmes à la vie professionnelle et politique. Aujourd’hui plus qu’hier, les femmes ont gagné en autonomie, en accès à l’éducation et en participation à la vie économique.

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Le planning familial et l’accès à l’avortement

En ce qui concerne la santé de la reproduction, les femmes étaient contraintes de subir les décisions de la nature ou de leurs maris. Elles étaient complètement dépossédées de leur corps et n’étaient pas les dernières décisionnaires dès lors qu’il s’agissait de donner la vie.

C’est ton corps, mais ce n’est pas toi qui décide.

Ce qu’on disait avant.

Jusqu’à la fin des années 60 au Canada, l’avortement était illégal et les femmes pratiquant cette procédure risquaient la prison à vie. Dans les années 1970, le Dr Morgentaler a ouvert la première clinique d’avortement à Montréal, défiant la loi et invoquant la Charte canadienne qui garantit le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité. Plus tard, Chantal Daigle (une québécoise) a argumenté avec succès devant la Cour suprême que le fœtus n’avait pas de statut légal, garantissant ainsi l’accès à l’avortement pour toutes les autres.
Ces luttes ont conduit non seulement au droit à l’avortement au Canada mais aussi à la reconnaissance de l’autonomie reproductive des femmes. Depuis, plusieurs autres pays ont suivi et adopté les mouvements pour le contrôle des naissances en donnant accès à la contraception et au droit à l’avortement qui ont permis aux femmes de prendre le contrôle de leur propre santé reproductive et de leur autonomie.

Crédit photo: Iwaria via iwaria.com

L’égalité des salaires

En 2018, l’Islande devient le premier pays à imposer des sanctions aux entreprises qui ne respectent pas l’égalité des salaires entre hommes et femmes. En effet, à contribution et qualification égales, l’homme était mieux rémunéré que la femme ; il était aussi considéré plus compétent juste pour sa qualité d’homme…
De manière générale, les femmes occupent difficilement des postes de pouvoir ou de commandement, bien qu’elles aient les compétences requises. Un consensus tacite semble sévir dans les milieux professionnels, les disqualifiant d’office. Malgré des progrès significatifs, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes persiste dans de nombreux pays. Cependant, des occasions comme la célébration de cette journée visent à promouvoir l’égalité des salaires et l’élimination des discriminations fondées sur le genre sur le lieu de travail.

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La place des femmes dans les sociétés a évolué au fil du temps, passant d’une position de marginalisée au potentiel sous exploité, à une reconnaissance croissante de leurs droits et de leur valeur dans tous les aspects de la vie (social, politique et économique). Malgré ces avancées, il est indéniable qu’il reste encore beaucoup à faire. Pour résumer : On veut être épanouie dans la cuisine… mais aussi dans tous les autres domaines de la vie.

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Commentaires

Marina tem
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C'est déjà avéré, en ce qui concerne la prise du pouvoir effective par les talibans et les conséquences progressivement qui s'en suivent sont plus austères, misogynes et injustes que jamais :
-interdiction des femmes de travailler avec l'ONU et des ONG locales ou étrangères
-Interdiction de se rendre dans les salons de coiffure
-interdiction de sortir ou de dénoncer des violences sans être accompagné d'un mâle
-interdiction effective de poursuivre des études universitaires
-etudes secondaires et primaires interdites aux filles
-interdiction de chanter dans l'espace public
-Port du voile intégral notamment de la Burqa, obligatoire
-interdiction de déambuler ou d'apparaître dans les parcs, fêtes forraines, piscines, bains public, gymnase
-elles doivent principalement demeurées dans leurs chaumières et sont surveillées par les hommes.

C'est une impasse que l'Occident néglige au profit de la guerre en Ukraine.